Deux nouveautés aux éditions Métailié, grandes spécialistes de la littérature latino-américaine:

D’abord un polar original, car l’héroïne est une sorcière détective.

« Enquêtrice, précise-t-elle. Je préfère ce terme. Tu m’as attribué deux métiers, faudrait pas que le fisc me fasse payer double. »

La vague arrêtée, de l’écrivain vénézuélien Juan Carlos Mendez Guedez.

Ensuite un étonnant récit, Haine, de l’Espagnol José Manuel Fajardo.

Le roman de procédure? Dire que ça fait plus de 40 ans qu’on en lit, sans savoir que ça s’appelait comme ça…..

Peu importe! Il s’agit tout simplement de romans où les crimes sont élucidés (ou non!) par des policiers. Les Britanniques sont très doués dans ce domaine, qu’ils soient écossais comme Ian Rankin ou anglais comme John Harvey ou Graham Hurley.

Le paradis n’est pas pour nous.

Le paradis n'est pas pour nous - Graham Hurley - Folio policier

Si! Au moins le paradis des lecteurs.

Est-il sérieux de recommander un livre qu’on n’a pas lu?

Oui, si l’on en croit la belle critique du site Oxtero, et même si 600 pages et pas d’histoire, c’est rédhibitoire pour une librairie qui s’appelle justement La Malle aux Histoires.

Mais il y a des lecteurs qui ont du temps ou aiment le prendre, qui aiment les textes différents, qu’on peut lire à son propre rythme.

« En l’an 2000, l’auteur uruguayen Mario Levrero a remporté une bourse Guggenheim pour écrire les derniers chapitres d’un roman ambitieux qu’il n’avait pas pu terminer au cours des 16 dernières années. Il se mit alors assidûment à ne pas les écrire. Au lieu de cela, il a consacré la plupart de ses efforts à enregistrer son manque de progrès dans un journal autofictionnel couvrant les 12 mois avant août 2001.

« Quelques chapitres terminés du roman original sont inclus vers la fin de ce livre merveilleux, mais c’est le journal et son étrange mélange de fantaisie, de fiction et de réalité quotidienne qui constituent l’essentiel de ses plus de 500 pages. Les entrées, traduites dans un anglais délicieusement clair et lisible par Annie McDermott, montrent le sexagénaire Levrero se livrant et regrettant diversement sa dépendance à l’informatique (« Je jouais à FreeCell et maintenant il est six heures du matin »); essayer et ne pas installer un système de climatisation efficace (« ça me fait certainement mal de dépenser l’argent de M. Guggenheim pour le confort de la maison » ); ne pas vraiment essayer d’arrêter de fumer (« quatre-vingt-dix minutes sans fumer : pas mal »).

Il y a un cadavre de pigeon en décomposition devant sa fenêtre autour duquel il tisse des récits absurdement captivants. Ses batailles avec les logiciels Microsoft prennent une urgence titanesque. « J’ai corrigé le mot 2000 !!!! » déclare-t-il, dans l’un des moments de punch-the-air les plus insolites de la littérature. Il fait en sorte que les petits conforts, comme la présence de ragoût maison dans son réfrigérateur, soient extrêmement importants. Son aliénation progressive de l’engagement romantique est aussi émouvante et captivante que n’importe quelle histoire d’un amant plus fervent et plus jeune.

« Écrire tous les jours sur des événements qui viennent de se produire est une erreur », nous informe-t-il, à peine 300 pages. À ce stade, il est impossible d’être d’accord. Avec une argumentation pleine d’esprit et réfléchie accompagnant chacune de ces déclarations dans le livre, c’est de la procrastination en tant que grand art. Levrero fait paraître le quotidien extraordinaire. Vous ne pensez peut-être pas que l’achat d’un nouveau fauteuil vous intéresse, mais il est décrit ici avec un humour et un drame si surprenants que sa signification commence à devenir cosmique.

Il y a un certain nombre de souvenirs de rêves à endurer. Il y a aussi beaucoup de théories absurdes et d’opinions douteuses. Mais il est difficile de voir de telles longueurs comme des défauts, alors qu’elles contribuent aussi à compléter ce portrait d’une humanité imparfaite et défaillante – et quand on sait, finalement, où tout cela mène. Le roman lumineux a été initialement publié en espagnol en 2005, un an après la mort de l’auteur. Cette connaissance de la mortalité rend encore plus poignante sa terreur continuelle que le temps lui glisse entre les doigts. Chaque moment perdu dans ce livre est précieux. »

Si ça ne vous fait pas pouffer de rire, inutile de lire Francis …

Francis en vacances

« Francis se promène dans la campagne. Soudain, il part en vacances avec toute sa famille.

Comme toujours en vacances des disputes éclatent pour des broutilles et menacent de gâcher l’ambiance estivale.

Heureusement, la joie d’être ensemble et le dépaysement facilitent le bien-être et les réconciliations rapides.

Soudain deux des enfants se noient et le troisième est dévoré par un requin.

Comme toujours en vacances des disputes éclatent pour des broutilles et menacent de gâcher l’ambiance estivale ».

« Francis se promène dans la campagne. Soudain Francis est décidé à profiter pleinement de ses vacances. Pour mieux écouter son corps, il suit un programme intensif avec un coach sportif.

Pour développer son esprit, il élabore un intense parcours culturel et multiple les visites.

Francis est tellement obsédé par la réussite de ses vacances qu’il déclenche un burn-out.

Le médecin est formel: Francis a besoin de vacances ».

Avec plein de dessins rigolos, beaucoup d’humour noir et une belle acuité sociologique .

La liste des Francis de Claire et Jake aux éditions Cornelius est sur Librairies93.

Entre étude sociologique, dystopie et roman noir, un livre profondément original

Le tourisme noir, celui qui attire les gens sur les lieux de catastrophe, existe bel et bien. Mais que faire quand une destination bien notée sur un catalogue de vacances commence à décliner?

Les touristes du désastre

Les touristes du désastre, de l’auteure coréenne Yun Ko-Eun.

Résumé de l’éditeur :

Un roman noir sur les ravages du «  tourisme macabre  », porté par la plume acide d’une des meilleures jeunes écrivaines de Corée.
La jeune coréenne Yona travaille pour Jungle, un voyagiste spécialisé dans le tourisme macabre, dit «  tourisme noir  ». Elle conçoit des circuits dans des endroits marqués par la mort et les drames. Pour Jungle, elle va visiter l’île de Mui, connue pour ses lieux d’accidents tragiques, et doit juger si cette destination est encore rentable.

Vitrines d’octobre:

« Vous ne connaissez rien à la littérature du Canada? C’est ce que vous croyez! »

« Mais peut-être connaissez-vous moins bien la littérature amérindienne du Canada? »

Margaret Atwood, Nancy Huston, Alice Munro, etc, sont effectivement des auteures très connues mais dont on ignore parfois la patrie d’origine. Et il y de très beaux textes à découvrir chez les maisons d’édition canadiennes qui ouvrent leurs catalogues aux premiers habitants du pays.

La Peuplade, Mémoires d’encrier par exemple.

Vitrines d’octobre:

une petite vitrine « ça se passe où? Dans le 9-3. »

Petite car il y a peu d’écrits sur notre département, pas de beaux livres, peu d’essais et peu de romans dont l’action se passe en Seine Saint Denis. Mais patience, nous sommes le département le plus jeune de France et des auteur/es, il y en a!

La liste des livres est à retrouver sur Librairies93.